Couleur de voiture la moins vendue : tendances et statistiques
0,9 %. Voilà la part des voitures neuves vendues en Europe qui osent le beige, le marron ou le jaune. Le reste, c’est un océan de blanc, de noir et de gris. Les chiffres ne mentent pas : trois couleurs règnent sans partage, tandis que d’autres peinent à ne pas disparaître des parkings.
Il suffit de faire un tour en concession pour voir la différence entre l’offre affichée et la réalité des ventes. Certaines teintes sont bien présentes sur les brochures, mais s’effacent presque totalement dans les statistiques. Face à cette demande ultra-concentrée, les constructeurs réduisent chaque année la palette disponible sur leurs modèles de grande série, limitant les audaces chromatiques à quelques éditions spéciales.
Plan de l'article
Quelles couleurs de voitures se vendent le moins aujourd’hui ? Les chiffres à connaître
D’année en année, la couleur de voiture la moins vendue ne varie presque pas. Les rapports annuels de BASF et Axalta, références pour suivre les tendances et statistiques du secteur, le confirment : blanc, noir et gris raflent la mise. En France comme dans le reste de l’Europe, ces trois teintes couvrent plus de 80 % des voitures neuves vendues.
À l’opposé, certaines couleurs n’arrivent pas à convaincre. Marron, beige et jaune se partagent les dernières places, avec des parts de marché anecdotiques. En 2023, moins de 1 % des véhicules immatriculés affichaient une carrosserie marron ; beige et jaune restent encore plus rares. Quant au vert, il ne franchit pas la barre des 2 %, malgré quelques timides retours dans les catalogues.
Les couleurs vives, autrefois assez courantes sur les petites citadines, ont quasiment disparu des modèles familiaux. Renault, Peugeot, Fiat : tous resserrent leur offre autour de couleurs neutres, poussés à la fois par le souhait des acheteurs et la réalité du marché automobile français. Les teintes originales sont reléguées à des séries limitées ou réservées aux voitures d’exposition. La plupart des clients préfèrent jouer la sécurité au moment de signer le bon de commande.
Pour mieux cerner l’ampleur de la tendance, voici quelques chiffres à retenir :
- Blanc, noir, gris : ces trois couleurs couvrent plus de 80 % des ventes en France.
- Marron, beige, jaune : chacune ne dépasse pas 1 % du marché.
- Vert : la couleur ne séduit qu’environ 2 % des acheteurs.
Derrière ce choix massif de sobriété se dessinent des ressorts économiques et culturels propres au marché automobile français.
Facteurs d’impopularité : pourquoi certaines teintes peinent à convaincre les acheteurs
Si la couleur de voiture la moins vendue reste inchangée, ce n’est pas par hasard. Plusieurs facteurs expliquent la réticence à choisir des teintes peu communes. D’abord, la recherche de sobriété domine : blanc, noir ou gris rassurent, notamment au moment de la revente. Les voitures marron ou jaune sont perçues comme trop originales, ce qui freine leur diffusion et les confine à une minorité d’adeptes.
Le prix joue aussi. Certaines couleurs, comme le vert métallisé, nécessitent l’usage de pigments nanotechnologiques ou des procédés de peinture métallisée plus coûteux. Sur les modèles d’entrée de gamme, cette dépense supplémentaire pèse dans le budget auto et incite à rester raisonnable côté couleurs.
La culture locale entre en jeu. En France, l’automobile doit rester discrète, surtout pour les familles. Les constructeurs, Renault, Peugeot, Fiat, réduisent donc la palette, privilégiant la neutralité sur la majorité de leurs modèles.
Pour résumer les obstacles, voici ce qui explique la réticence envers les couleurs atypiques :
- Revente limitée : un véhicule original se revend plus difficilement en occasion.
- Assurance parfois majorée : certaines compagnies appliquent une surprime pour une couleur jugée trop voyante.
- Évolution des goûts très lente : la mode n’efface pas le classicisme ambiant.
Choisir une couleur flashy, c’est s’affirmer. Mais c’est aussi prendre le risque d’un achat moins facile à rentabiliser, un pari réservé aux amateurs d’originalité convaincus.

L’impact de la couleur rare sur la valeur de revente et les nouvelles tendances à surveiller
La couleur de voiture la moins vendue pèse lourd sur la valeur de revente en occasion. Un véhicule marron, vert foncé ou jaune perd vite sa cote. Les analyses menées par CarVertical et iSeeCars le montrent : une teinte atypique rallonge les délais de vente et accentue la décote. Le scénario se répète en France, pays où le blanc, le noir et le gris restent la norme, tandis que les couleurs vives restent marginales.
Pour l’industrie, les études de BASF et Axalta confirment cette prudence : moins d’une voiture neuve sur dix arbore une couleur vive sur le marché français. Mark Gutjahr, responsable du design couleur chez BASF, l’explique : la personnalisation séduit, mais la crainte d’un mauvais placement à la revente freine les envies. Le blanc ou le noir sont perçus comme des valeurs refuges, d’autant plus avec l’essor de l’électrique, où la neutralité rassure un public large.
Des frémissements apparaissent toutefois. Sur le segment de la voiture électrique, les acheteurs semblent un peu plus enclins à tenter des couleurs inédites : bleu, vert d’eau, bordeaux gagnent du terrain sur certaines citadines. Difficile de dire si cette tendance s’installera ou restera une exception réservée à quelques marques innovantes.
Entre prudence et envie de se démarquer, le choix de la couleur garde le pouvoir de révéler la mentalité d’une époque. Peut-être verra-t-on demain les parkings se colorer à nouveau, si la tentation du classique laisse enfin passer un peu d’audace.