Signification de « cis queer » et nuances d’identité LGBTQIA+
La mention « cis queer » figure dans certains profils, provoquant parfois confusion ou débats au sein des communautés concernées. Contrairement à une idée reçue, l’adjectif « cis » n’exclut pas automatiquement l’appartenance à la diversité queer.
Des termes précis émergent pour mieux cerner des expériences individuelles qui échappent aux catégories traditionnelles. Les frontières entre identité de genre et orientation sexuelle ne sont pas toujours nettes, même pour les personnes directement concernées.
Plan de l'article
Ce que recouvrent les notions de genre et de sexualité aujourd’hui
Le vocabulaire s’adapte et s’affine pour mieux rendre compte de la variété des identités et des orientations sexuelles. Aujourd’hui, distinguer clairement identité de genre et orientation sexuelle va de soi, là où la confusion dominait autrefois. L’identité de genre, c’est ce que chacun ressent profondément : homme, femme, non-binaire, agenre, genre fluide… sans lien automatique avec le sexe attribué à la naissance. L’expression de genre, elle, porte sur les attitudes, le style vestimentaire, la façon de bouger ou de s’exprimer : autant de signaux sociaux qui influencent la manière dont le genre est perçu.
Pour mieux comprendre ces notions, voici les principaux axes à retenir :
- Orientation sexuelle : attire émotionnelle et/ou sexuelle envers une ou plusieurs catégories de genres (hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, pansexualité, asexualité).
- Expression de genre : styles vestimentaires, attitudes, langage, parfois en décalage avec les attentes sociales liées au genre attribué à la naissance.
- Identités de genre : homme, femme, non-binaire, agenre, genre fluide, entre autres.
La logique hétéronormée pousse encore à croire que sexe, genre et sexualité se superposent forcément. Pourtant, dès qu’une identité de genre ou une orientation sexuelle sort de ce schéma, cela expose à des discriminations : accès limité à certains droits, LGBTQIA+phobie, mégenrage, outing. L’analyse intersectionnelle met en lumière des parcours où s’entrelacent origine, handicap, genre, et où les obstacles se multiplient.
Le drapeau arc-en-ciel, conçu par un proche de Harvey Milk, s’est hissé au rang de symbole pour l’inclusion et la diversité. Face à cette mosaïque d’expériences, la langue française évolue, enrichie entre autres par les recommandations de l’office québécois de la langue française. Tout cela rappelle combien le respect de l’identité de chacun reste un défi majeur.
« Cis queer » : d’où vient ce terme et que signifie-t-il concrètement ?
Le lexique LGBTQIA+ foisonne, révélant des trajectoires personnelles toujours plus diverses. Le terme cis queer illustre cette dynamique. Il associe deux réalités différentes : être cisgenre, c’est-à-dire avoir une identité de genre en accord avec le sexe attribué à la naissance, et être queer, un mot qui rassemble celles et ceux dont l’identité ou l’orientation sexuelle s’éloigne des normes établies.
À l’origine, « queer » se dresse face aux cases imposées et revendique une dimension politique forte. Ce mot a d’abord servi d’insulte avant d’être récupéré avec fierté par les militants LGBTQIA+ lors des combats pour l’égalité. Aujourd’hui, il regroupe les personnes qui refusent la normalisation, qui se définissent hors des sentiers balisés, que ce soit par leur identité de genre hors norme ou par une orientation sexuelle multiple.
Dans ce cadre, « cis queer » désigne quelqu’un dont le genre correspond à celui attribué à la naissance, mais qui se sent proche de la culture ou des combats queer, ou dont l’orientation sexuelle ne correspond pas à l’hétéronorme. Ce positionnement questionne les limites de l’identité : être cisgenre n’empêche pas de se reconnaître dans l’univers queer. Au contraire, l’emploi de cette expression témoigne de la capacité du mouvement LGBTQIA+ à remettre en cause ses propres frontières, et à faire de la place pour chaque singularité.

Comprendre la diversité des identités LGBTQIA+ pour mieux inclure chacun·e
La variété des identités LGBTQIA+ s’étend sans cesse. Même l’acronyme, passé de LGBT à LGBTQIA+, le prouve : chaque lettre incarne une histoire, une mobilisation, une voix unique. Derrière les mots « lesbienne », « gay », « bisexuel·le », « transgenre », « queer », « intersexe », « asexuel·le » et autres, il y a des vies où la norme binaire ne tient plus.
Genre et orientation sexuelle, ce n’est pas la même chose. Le genre concerne l’identité de genre, homme, femme, non-binaire, agenre, genre fluide, mais aussi l’expression de genre, à savoir la manière dont chacun montre ou affirme son identité dans la société. L’orientation sexuelle, elle, concerne l’attirance sexuelle : hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, pansexualité, asexualité. Cette distinction, aujourd’hui reconnue par la recherche et défendue par les associations, aide à penser une société plus inclusive.
Pour illustrer cette diversité, voici quelques définitions clés :
- Transgenre : personne dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe attribué à la naissance.
- Non-binaire : personne qui ne se reconnaît ni exclusivement homme, ni exclusivement femme.
- Intersexe : personne présentant des caractéristiques sexuelles ne relevant pas des définitions habituelles du masculin ou du féminin.
Le drapeau arc-en-ciel, né dans les années 1970 grâce à un proche d’Harvey Milk, incarne cette pluralité et la volonté d’inclure toutes les différences. Pourtant, les violences et discriminations persistent, parfois aggravées par d’autres facteurs selon l’approche intersectionnelle. Les mots changent, la langue s’adapte, sous l’impulsion de l’Office québécois de la langue française ou de collectifs militants. Prendre la mesure de cette richesse, c’est sortir de l’hétéronormativité et ouvrir la voie à des droits pour toutes et tous.
À chaque identité reconnue, c’est un peu plus de lumière sur des existences longtemps invisibles. La diversité LGBTQIA+ ne cesse de repousser les frontières, invitant chacun à repenser la société et ses évidences, et à laisser toute sa place à l’inattendu.